Je me suis fait cette réflexion, là, dernièrement, alors que je buvait un verre avec des amis que je n’avais pas revu depuis longtemps. On parlait de Facebook, et, évidemment, en tant que gens sur-intelligents qui se font pas avoir on y allait tous de notre tirade anti-facebook, sur les problèmes de vie privée ou sur la totale insignifiance de l’intérêt de la chose. J’étais globalement d’accord, seul problème à ce discours: si on buvait un verre ensemble, ben, c’était grâce à Facebook.
50% de gens sur Facebook et 50% de menteurs.
Alors ouais, comme tout le monde, je me suis inscris à Facebook « juste pour voir ».. En fait, non, moi je me suis inscris car j’avais lu que c’était indispensable d’avoir un acompte Facebook pour faire du business sur Internet. C’est certainement vrai pour les gens qui font des faux ongles ou des cartes de mariage, mais pour mon bouzin à moi, ça m’a servi environ, attendez je regarde mes chiffres, à rien, ouais à rien du tout.
Cependant, j’ai continué à me connecter régulièrement sur FB (allez, appelons le par son petit nom maintenant) pour me gausser de tous ces « perdus » qui n’avait pas assez de vrais amis et qui devaient se réfugier dans le virtuel pour avoir une illusion de vie sociale.
J’ai passé par les étapes « standard » du bizutage FB: faire des recherches pour voir qui je connaissais, envoyer timidement une ou deux invitations à des personnes chères en se demandant si c’était pas outrepasser les limites de la politesse et du savoir vivre, pour finalement recevoir pleins d’invitations de personnes que j’ai croisé une fois dans ma vie et a qui j’ai dit bonjour (ou pas), ou même des personnes que je ne connais ni d’Eve ni d’Adam mais qui on soit habités dans le même village que moi, soit travaillés dans la même entreprise de 1000 personnes que moi.
Bref, je vous fait pas un dessin,vous avez sans doute passé par là.
Alors, il faut quand même se l’avouer il y en a de beaux spécimens sur Facebook… les gars qui collectionnent les jeux débiles et qui vous spamment toute la journée avec leur nouveau tracteur sur Farmville ou leur Kiwi magique… les gars qui ont 1453 amis, alors qu’a l’école ils connaissaient 2 personnes, ou les gars qui vous tiennent au courant de tous les détails insignifiants de leur vie insignifiante (« ce matin, j’ai pas envie d’aller au travail », « chouette je me fais une pizza marguerita au four »)… un peu comme dans la « vraie » vie quoi.
Mais Facebook c’est un peu comme tout: si on y met du sien, il y a moyen d’en tirer quelque chose.
Tel le saumon remontant sa rivière…
Parce que, ce qu’il faut savoir, c’est que pour ou contre Facebook, vous allez en manger, mais alors des kilos: c’est une guerre perdue d’avance, et en guerres perdues d’avance, j’y connais un rayon: j’étais contre les téléphones portables, j’étais contre Internet à la maison, j’étais même contre les ordinateurs dans mes jeunes années, pour tout vous dire.
Ouais, je suis un sacré visionnaire.
Alors bon, vous faites comme vous voulez, mais j’en ai un peu marre d’être du coté des pètes-secs qui ont raison dans le fond, mais qui luttent contre des moulins à vent. J’ai décidé de prendre ça du bon coté (genre « Comment j’ai appris à cesser de m’inquiéter et à aimer la bombe »).
Parce qu’il y a du bon dans Facebook, plein même. C’est sûr, il y a des gens qu’on a perdu de vue et on sait pourquoi… il y a aussi ceux avec qui on a plus aucuns points communs et avec lesquels on a juste des souvenirs communs mais plus grand chose d’autre à se dire. Mais il y a aussi tous ceux qui ne font pas partie du cercle proche de vos amis que vous invitez et voyez continuellement, mais qui font partie des gens que vous appréciez beaucoup tout de même (disons des « amis périphériques » ). Ceux-là, avec l’age, le boulot, le temps libre qui diminue et les sorties qui s’espacent, ben vous les perdez petit à petit de vue jusqu’à ce qu’on arrive au point (P) décisif ou on est plus assez proche pour s’appeler.
Je vais vous raconter une petite histoire, parce que je vous aime bien: depuis 1997 je gère un site web communautaire fréquenté par les gars de ma classe à l’école d’ingénieur. Ce site permet de se dire bonjour le matin sur des forums, de mettre des photos et des vidéos de nos soirées, de les commenter et d’organiser des apéros.
Ça vous rappelle quelque-chose? Je veux pas dire par la que j’avais inventé FB avant l’heure, mais ce que je veux dire c’est que grâce à ce site, ce groupe d’ami est devenu au fil des ans mes amis les plus proches et a permis de garder le contact entre nous tous.
La seule limite de ce site, c’est qu’il s’adresse à une communauté vaguement fermée, ce que Facebook fait allègrement exploser.
Alors pourquoi cracher sur Facebook, si je trouve que mon site communautaire a enrichi ma vie sociale de manière drastique? du snobisme, un peu et des faux arguments, surement.
Facebook, ça permet d’être au courant de ce qui se passe chez les gens matériellement proches de vous sans vous l’imposer (si je veux regarder les photos du 3éme bébé d’un ami je le fait, et j’ai pas besoin de me taper les 4 albums et la vidéo de l’accouchement quand je passe chez eux).
D’ailleurs, il y a 90% de chance que si vous lisez cette épuisante prose ça soit grâce à Facebook… sinon vous l’auriez trouvé mon petit blog minable?
Le principal danger? soi-même.
Parlons-en des arguments contre, tiens. Je dis pas que tout est rose au pays de FB, et je suis bien conscient qu’ils détiennent des informations assez folles sur nous tous. Vous me croyez pas? essayez de faire de la pub sur FB (je l’ai fait) pour avoir un aperçu de leur base de donnée. C’est effrayant, vous pouvez savoir à la personne près combien de gens vous allez toucher avec votre pub sur plein, mais alors plein de critères… petit exemple à gauche.
Mais après, les photos de vous en string panthère ou en train de vomir sur un trottoir, en général, c’est quand même vous qui les mettez et, si c’est pas le cas, ben au moins sur Facebook c’est vaguement limité, car Google n’y a pas accès. Parce que je vous promet que lorsque vous aurez une photo de vous ou un passage ou vous parlez du 3éme Reich « pour rigoler » qui sera chopé par Google bonne chance pour le faire virer. Parce que des conneries que j’ai dit sur le net en 1999, on les trouves toujours sur Google (rien de méchant, mais c’est l’exemple)
De la même manière, si vous faites la collectionnite « d’amis », vous étonnez pas non plus si ce que vous dites tombe entre de mauvaises mains (genre la personne qui dit qu’elle a pas envie d’aller bosser et qui a son boss comme ami…)
Sans parler de ces similis-jeux qui vous demandent plein de détails sur vous pour gagner une image de chat ou une Mammouth super rare (tu m’étonnes)… La plupart des gens sont tout content de répondre à toutes ces questions, puis s’offusquent de la violation de vie privée…
Je parle même pas des gens qui disent que FB vous coupe de la vie sociale… d’une part j’ai déjà tellement entendu ça avec Internet et les jeux en ligne (et on disait la même chose de la télévision à l’époque) que ça me fait ni chaud ni froid (continuez à regarder « Le pire du meilleur de j’ai échangé mon papa avec une loutre » pendant que je passe des soirées à discuter et me marrer avec des gens dans un donjon d’un de ces jeux-en-ligne-pire-que-la-drogue) et d’autre part, je vois pas en quoi être opposé à quelque chose qu’on ne connait en général pas et qui n’est qu’un moyen de plus de voir des gens et se tenir au courant est un symbole d’une grande ouverture sociale.
Bref, c’est comme beaucoup de choses, il faut savoir en user sans en abuser.
Bon, je crois que j’en ai terminé.
Je vais pas m’acheter un T-Shirt « I Love FB » demain, et je reste quand même très méfiant sur les dérives qu’un tel média global pourrait engendrer, mais il me semblait qu’il y avait un tel hypocrisisme latent sur la question que j’avais envie de donner mon avis.
C’est clair que du fond de mon garage, je suis vite isolé et, c’est d’autant plus important pour moi, mais je pense réellement qu’il y a moyen de tirer beaucoup de positif de ce site.
Sur ce je vous laisse, je dois aller bouffer avec un pote Facebook!
PS: Me suis donné pour cet article, pfiouuu, si j’ai pas plein de « J’aime » je vais être tout triste!
Excellent mon gars !
Haha! J’aime 😉
mais où qu’il est le bouton j’aime?! 😛
des fois je demande ou tu trouve le temps d’ecrire tout ca… ca te vient naturellement ? ou c’est vraiment le faite de te retrouver tout seul dans ton garage (oublie pas qu’il y a un bar hein !!)
tient pour gagner de la thune comme FB ta penser a vendre un espace pub sur ton forum ??? :p (je plaisante)
bon on se voit dans un donjon !!
tcho
Ben sur cet autre site communautaire que tu gères depuis 1997, banane! 😉
Cela dit, si je reste aussi assez méfiant sur les dérives possibles des données accumulées sur les réseaux sociaux tels que FB, je partage ton point de vue. Chacun reste en grande partie responsable de ce qu’il dévoile de sa vie privée, mais je pense aussi que les mentalités changent et que les plus jeunes s’adaptent très vite à ces nouveaux moyens d’échange. « Big brother is watching you » n’effraie visiblement plus autant qu’avant.
A part ça, en parlant de FB, faudrait que je te parle d’un truc à l’occas’ 🙂
PS : il manque définitivement un bouton « J’aime » sur ce blog!
Steph: ben le temps, c’est facile, je bosse plus et je traine tout le temps dans mon garage, hein! Non, sans rire, c’est clair que ça prend du temps, mais j’ai assez plaisir à faire ça… je sais pas, ça doit être mon égo – croire que les gens attendent mon avis sur les choses importantes de la vie! Et puis, je passe pas mon temps à mettre 8000 photos de ma fille sur FB,moi! :p
Harry: suis toujours dispo pour parler de tes idées! (pour les réaliser, c’est autre chose…)
Y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis…
un autre avantage de FB… fini les cartes postales durant les voyages, une photo, une phrase générique a 2 balles et plein de temps gagné ! (et beaucoup moins d’hypocrisie…)